Les critères qui nous font proposer et conduire un projet sont avant tout les bénéfices pour nos usagers et pour le système de santé dans le contexte politique actuel de Réponse à l’urgence.
Quels bénéfices pour les usagers ? Au delà des critères usuels et prioritaires de qualité et continuité de soins, cela comprend la notion de soin juste, souhaité et en accord avec les valeurs des usagers et leurs proches. Ce type de critère sous-tend fortement nos projets qui ont pour but de favoriser l’autodétermination, de mobiliser l’expérience des patients et usagers (par exemple le Projet de soins anticipé ou l’implantation du Plan de crise conjoint). L’enjeu est donc aujourd’hui que se développe et se répande, du niveau clinique à celui du système de santé, une réelle culture du partenariat en santé.
La session que nous organisions cette année au Congrès de l’ALASS à Montréal, avait pour thème : «Liens entre professionnels et patients acteurs de leur santé, vers une culture du partenariat»
Le projet de soins anticipé
Question dénomination du projet, une terminologie commune à tous les projets dans le domaine serait à terme préférable. On parlera donc plutôt de Projet de soins anticipé, dès l’issue de la phase de tests actuellement en cours (mai 2020). Voir à ce sujet l’article de Francesca Bosisio et al. in Rev Med Suisse 2019 ; 15 : 1634-6
Grâce à un processus de discussion avec un professionnel formé et des outils de communication, le Projet de soins anticipé permet, précisément, d’anticiper les décisions relatives aux soins, notamment celles en lien avec la fin de vie et de définir un objectif thérapeutique qui oriente le parcours de soins.
2019 a été l’année du lancement de la phase de tests. Ces tests ont été validés par la commission cantonale d’éthique et de recherche sur l’être humain du canton de Vaud et se déroulent au sein du CMS de Renens Nord, de l’EMS des Baumettes et du BRIO du RSRL (nous les remercions vivement pour leur engagement !) grâce au soutien financier de la Fondation Leenaards et de la Loterie Romande. Cinq conseillères ont été formées par la Chaire de Soins Palliatifs Gériatriques du CHUV afin de pouvoir mener les discussions avec les participants aux tests.
Ces tests visent à identifier des recommandations et ajustements pour la mise en œuvre dans les différents lieux de soins et calibrer le déploiement opérationnel, notamment en termes de ressources. Ils dureront jusqu’au premier semestre 2020.
Un financement important de Promotion Santé Suisse (Prévention dans le domaine des soins) a été obtenu pour les 2 ans à venir permettant d’initier le déploiement du projet dès le second semestre 2020.
Le projet a fait l’objet de plusieurs communications, dont une présentation au CALASS de Montréal lors d’une session organisée par le réseau : « Liens entre professionnels et patients acteurs de leur santé, vers une culture du partenariat. »
Plus d’informations : https://www.reseau-sante-region-lausanne.ch/projet-anticipe-des-soins
Psychiatrie adulte et Plan de crise conjoint (PCC)
Le PCC est un outil d’aide à la décision partagée dans le domaine de la santé psychique. Il favorise la continuité des soins, la qualité de la prise en charge et le maintien dans la communauté des personnes souffrant de troubles psychiques, et renforce la coopération entre l’hôpital, les établissements psycho-sociaux (EPS), les centres médico-sociaux (CMS) et les médecins.
Le projet Promotion et implantation efficiente du PCC (ProPCC) bénéficie du soutien financier du programme PDS (prévention dans le domaine des soins) de Promotion Santé Suisse pour 2019 et 2020.
Dès 2019 ProPCC est entré dans la phase de déploiement sur le canton de Vaud. L’implantation a démarré assez fort avec de nombreuses institutions intéressées à participer suite à une séance de kick-off du projet organisée en février à la HEdS La Source, en présence d’une centaine de représentants professionnels et institutionnels.
Point de situation sur les 4 axes du projet ProPCC conduit par Pascale Ferrari :
- Implantation : 14 institutions sur un objectif de 16 sont déjà dans la démarche bien qu’à un rythme très différent les unes des autres; toutes reçoivent un appui personnalisé de la part de l’équipe de projet.
- Formation : Les équipes qui participent à l’implantation dans ces structures ont suivi les premiers modules de formation en présentiel et à distance. Les formations ont été élaborées et dispensées avec la collaboration d’un pair praticien en santé mentale (PPSM). 140 personnes ont suivi et validé la formation sur le PCC en ligne (pré-requis).
- Communication : matériel de promotion du PCC est en cours d’élaboration (plaquette de présentation, poster) ou déjà disponible comme le site web Plan de crise conjoint. Le projet a fait l’objet de plusieurs communications orales dont au Congrès de l’ASI, aux Rencontres soignantes de Paris et au CALASS à Montréal.
- Technologie : Le développement d’une plateforme web PCC sécurisée et interfaçable avec le futur DEP est en voie de finalisation par une équipe d’ingénieurs de la HEIG-VD.
Un des défis du projet est la mobilisation des professionnels de terrain de sorte qu’ils proposent le PCC, le maintiennent vivant et l’appliquent quand il existe, de façon pro-active et non pas seulement en situation de crise dépassée, soit d’urgence. Un des meilleurs moyens étant de faire témoigner ceux qui sont engagés dans la démarche, plusieurs conférences ont été organisées sur le canton, pour faire connaître le projet.
Le projet Collaboration CMS-PGE vise à améliorer la continuité des soins et la collaboration entre les institutions de soins à domicile du grand Lausanne et le service de psychiatrie générale du CHUV (PGE). Les actions conduites visent à promouvoir une culture d’échanges, la connaissance et le respect mutuel des rôles et à favoriser la communication entre les acteurs concernés.
Quelques exemples :
- Organisation de stages inter-institutionnels
- Promotion de formations inter-professionnelles comme la Formation aux entretiens de réseau (co-organisée par le RSRL et Héviva)
- Organisation de rencontres thématiques et de recherche de solutions communes, par ex. sur l’amélioration des transmissions
- Collaboration avec les responsables de prestations des 3 Associations/Fondations à travers le colloque réseau (10 séances sur le site de Cery)
- Communication avec les équipes du CHUV et promotion du PCC
- Information et appui sur les prises en charges communes entre les institutions
- Organisation d’une rencontre annuelle des cadres des deux institutions
Ces différentes activités peuvent être assurées grâce à la mise à disposition d’une cheffe de projet (avec une fonction d’infirmière à la PGE) à un taux de 20%, collaborant avec une équipe de projet composée de cadres des soins à domicile, de la PGE et du RSRL.
Plus d’informations : https://www.reseau-sante-region-lausanne.ch/psychiatrie-communautaire-adulte-0
Coordination des soins
La coordination des soins dans un réseau régional de santé nécessite avant tout la collaboration entre les partenaires de ce réseau. Le processus BRIO favorise cette coordination sur le parcours de soins depuis la demande initiale jusqu’au suivi des usagers et de leurs proches, en passant par des étapes de repérage de la fragilité, d’évaluation des besoins spécifiques des personnes âgées, et d’établissement d’un projet de soins.
Au niveau de l’évolution des pratiques du BRIO, le focus a été mis cette année sur l’évaluation multidimensionnelle et le suivi de cas. Cette étape du processus BRIO permet de s’assurer du suivi et de la continuité du projet de soins d’une personne en particulier lorsque celle-ci présente un parcours de soins complexes.
Illustration sur la publication suivante (RSRL, 2019) : poster Coordination des soins dans un réseau régional de santé.
Réponse à l’urgence
Ce projet vise en particulier à éviter les admissions en urgence ou les hospitalisations pour les personnes – souvent âgées – qui n’ont pas besoin du plateau technique de l’hôpital et pour lesquelles la meilleure prise en charge est généralement celle que l’on peut apporter sur le lieu de vie : à domicile ou en EMS.
Dans notre région, c’est Unisanté qui a été désigné mandataire du Canton pour la conduite de ce projet. Des représentants de chaque groupe de membres du RSRL ont été désigné par notre Comité au sein du COPIL mis en place par Unisanté, afin d’assurer une parfaite coordination entre le mandataire et le réseau.
Pour en savoir plus : Optimisation de la réponse à l’urgence communautaire sur le site de l’Etat de Vaud
Orientation pré chirurgicale
Cela permet non seulement de s’organiser à l’avance, mais aussi de soulager certaines appréhensions quant aux suites de l’intervention.
Ce projet a pour objectif de mettre en place une collaboration entre les infirmier-ère-s de la consultation pré-chirurgicale (CPC), les cliniciens de la Séance d’information préopératoire (SIP), et les infirmier-ère-s de liaison (IDL), permettant une orientation anticipée des patients.
Suite à une première phase de test, un repérage systématique est maintenant proposé à tous les patients lors de la CPC ou de la SIP, afin de déterminer la nécessité de l’intervention d’un-e IDL pour leur orientation à la sortie de l’hôpital.
Courts-séjours d’observation
La décision d’orientation, lorsqu’elle se discute en situation de crise, en particulier pour la personne âgée, est un enjeu majeur.
Dans les situations où le projet d’orientation n’est pas complètement abouti ou demeure incertain en raison de la non-adhésion de l’usager et/ou de ses proches, de l’indication médicale, de la situation sociale, ou lorsque l’orientation en long séjour intervient de façon non programmée, un temps supplémentaire à la décision est nécessaire.
Ce projet a pour objectif le développement d’une nouvelle prestation de « court-séjour d’observation », en lien avec la politique médico-sociale et l’évolution des besoins de la population dans le canton de Vaud. Il répond au double enjeu de :
- au sortir de la crise, avoir le temps pour une transition favorable à la prise de décision concernant l’orientation
- exploiter les compétences professionnelles développées dans les structures de court-séjour, au bénéficie du parcours de soin
Sur la base d’un processus d’orientation en « court séjour d’observation » (schéma ci-dessous), un concept d’implantation pilote a été défini avec l’appui de la DGCS.
Une période de tests a eu lieu dès avril 2019 en collaboration avec quatre EMS pilotes ; 21 personnes ont ainsi pu être accompagnées dans leur orientation ; fin 2019 le bilan intermédiaire montre que 75% des situations provenaient du CUTR Sylvana et du CHUV soins somatiques, et les autres du domicile, de l’HPAA et du BRIO du RSRL.
Planification médico-sociale
Les projets de construction de nouveau EMS ou d’extension/modernisation des EMS existants sont soumis à la Commission des investissements dans l’hébergement (CIH), dont les réseaux sont membres. Le RSRL a initié ce projet afin de s’outiller et de permettre une prise de position la plus objective possible.
Le projet Planification médico-sociale a pour buts de :
- Disposer d’un outil permettant de préaviser de manière professionnelle, documentée et dans la durée, les projets de structures et prestations médico-sociales sur le territoire du RSRL.
- Fournir aux organes du RSRL (Comité, AG) les éléments leur permettant de prendre position conformément à leur mission (préavis) ou de formuler des propositions et prendre des initiatives innovantes dans le domaine des structures et prestations médico-sociales.
Les axes développés en 2019 ont été :
- Une démarche préparatoire de récolte d’avis parmi les membres du réseau, à travers 12 entretiens.
- La création d’outils permettant, à partir des données statistiques (notamment la Brioche et l’Outil Tableau), cartographiques et de l’expertise terrain, d’identifier et évaluer les besoins de la population.
- La proposition d’un modèle de fonctionnement et de validation des prises de position du réseau.
Carte de l’offre médico-sociale sur le RSRL